Aventures d'une cordonnière

C'est le mantra de mon maître cordonnier! phrase assez paradoxale puisque la main est un outil assez utile lorsque l'on est artisan! Le message reste quand même celui-ci: la tige de la chaussure - comprendre : le cuir très fin d'un escarpin, le vernis d'une bottine, la teinte unique d'une paire de ballerine - est précieuse! risquer de l'abîmer ou de la toucher avec les machines qui entourent le cordonnier risquent de lui être fatale! Les ponceuses utilisées sont rapides et dangereuses. Il faut être précise et minutieux: seule la semelle doit être délicatement poncée pour pouvoir procéder à l'application d'un patin par exemple. L'angle d'attaque ne doit pas être pris au hasard. Autant vous dire que -oui! - j'ai eu quelques frayeurs!

Les peintres ont des petites astuces que même les cordonniers sont tentés d'emprunter lorsqu'il s'agit de ne pas faire de bavure: Premièrement, le marquage au crayon pour avoir un tracé parfait sous la chaussure afin que le patin soit posé de façon quasi invisible. L'art du cordonnier, rappelons le, part du principe que ses réparations ne se voient pas. On travaille donc au millimètre près. Quel challenge quand il s'agit de reproduire son tracé 2 fois, puisque les chaussures vont par paires... Deuxièmement, le scotch de préparation! ne montrez pas cela à mon maître cordonnier. Certes," les doigts plutôt que la chaussure ", mais un effleurement sur un scotch en papier appliqué sur du vernis a de quoi rassurer la cordonnière aussi!

Qui l'eut cru? Pour être cordonnière, et qui plus est, spécialisée dans les talons, il m'a fallu apprendre à taper droit! Le fameux coup de marteau sec que l'on voit sur les gravures du XXème siècle n'a pas changé: le talon nécessite d'être cloué! après un certain nombre de clous planté sur les souliers de tous mes amis, me voilà prête à changer ceux chinés pour MyPrettyFrenchShoes... sachez donc qu'ils auront été posés avec amour, force et minutie! Je vous laisse donc faire votre choix ici!